Rhinite allergique

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La rhinite allergique est une affection très courante, de plus en plus fréquente et pourtant sous-estimée. Elle a un impact sur la qualité de vie et peut conduire à des affections plus graves telles que l’asthme.

ÉPIDÉMIOLIOGIE

Depuis 60 ans, la fréquence des allergies respiratoires ne cesse d’augmenter. Ce phénomène est souvent désigné sous les termes d’« épidémie allergique ». L’une des théories les plus répandues tentant d’expliquer cette augmentation est l’hypothèse de l’hygiène : au début de notre vie, nous ne sommes pas confrontés à des facteurs virulents ou pathogènes. Par conséquent, notre système immunitaire n’est pas capable de contrôler correctement ses réactions et cible des composés inoffensifs, les allergènes. L’allergie est le résultat de cette réponse excessive et indésirable.

Bien sûr, on sait également que les parents allergiques ont tendance à donner naissance à des enfants allergiques, ce qui signifie que nos gènes jouent également un rôle très important.

En résumé, les allergies sont de nature multifactorielle et ne peuvent être attribuées à un seul facteur.

La rhinite allergique est l’une des maladies allergiques les plus courantes et on estime que 1 personne sur 5, enfants et adultes, souffre de cette maladie. Si cette prévalence est observée dans le monde occidental, il existe cependant de nombreuses régions où la prévalence continue d’augmenter à mesure que les individus adoptent un mode de vie plus «occidental».

LES SYMPTÔMES DE L’ALLERGIE

La rhinite allergique se caractérise par de nombreux symptômes tels que l’écoulement nasal, le prurit, les éternuements et la congestion nasale. Cette dernière est probablement le symptôme le plus gênant puisqu’il affecte la qualité du sommeil et, par conséquent, la qualité de vie dans son ensemble. De plus, la rhinite allergique coexiste souvent avec la conjonctivite allergique (écoulement, démangeaisons, yeux rouges) et l’asthme qui touche plus de 300 millions de personnes dans le monde. L’asthme se caractérise par une toux, une respiration sifflante, un essoufflement et une dyspnée qui peuvent être suffisamment graves pour entraîner une hospitalisation, voire la mort.

D’autres complications de la rhinite allergique, surtout si elles ne sont pas traitées, sont l’otite et la sinusite qui peuvent toutes deux affecter le bien-être du patient pendant des périodes prolongées.

LES ALLERGÈNES

De nombreux allergènes peuvent provoquer une rhinite allergique. La rhinite saisonnière (rhume des foins) est causée par les pollens. L’un des allergènes les plus répandus est le pollen de graminées : Les « graminées » sont un groupe d’au moins 10 herbes différentes (comme le pâturin ou la fléole des prés) et sont présentes partout dans le monde. En revanche, on ne trouve l’herbe des Bermudes que sous les climats tropicaux et subtropicaux. Les arbres sont également très importants : dans la région méditerranéenne, les pollens d’olivier et de cyprès sont les plus fréquents alors qu’en Europe centrale et septentrionale le bouleau est de loin le plus répandu. Enfin, les adventices sont également allergisantes : l’ambroisie est très fréquente en Amérique du Nord et en Europe, l’armoise en Europe centrale et la pariétaire en région méditerranéenne, tandis que l’on rencontre la soude brûlée et l’échinops de Hongrie dans les climats plus chauds.

Fléole des prés
Ambroisie
Oliviers
Épithélium des animaux de compagnie
Acariens
Moisissure – alternaria

En dehors de la rhinite saisonnière, si le patient est allergique à un allergène avec lequel il est en contact quotidiennement (ou presque) dans son environnement, il développe alors une rhinite pérenne qui est généralement plus gênante puisque les symptômes persistent toute l’année et pas seulement pendant les périodes de pollinisation. Les allergènes pérennes les plus importants sont les acariens, l’épithélium des animaux (en particulier des chats et des chiens domestiques) et l’alternaria qui est une moisissure souvent présente dans les environnements humides.

DIAGNOSTIC

Le premier objectif d’un allergologue est de trouver l’allergène qui explique les symptômes de ses patients. Le diagnostic se fait principalement par des tests sanguins et cutanés spécifiques. Sur cette base, le médecin peut alors prescrire le traitement symptomatique et, surtout, proposer une immunothérapie spécifique telle que présentée ci-après.

Cependant, l’un des problèmes les plus fréquents dans le domaine de la rhinite allergique est l’insuffisance du recours au diagnostic : tous les patients ne demandent pas l’avis d’un spécialiste, comme l’allergologue, et ce pour diverses raisons. Beaucoup pensent que l’allergie est une affection temporaire et qu’elle disparaîtra d’elle-même. Un malentendu évident puisque, selon les études, à peine 20 % environ des enfants atteints de rhinite allergique verront leurs symptômes disparaître ces prochaines années. Par ailleurs, les patients sous-estiment très souvent leurs symptômes en pensant qu’ils ne sont pas graves. Cela est aussi un « piège » car, comme évoqué précédemment, si la rhinite allergique n’est pas traitée, elle peut entraîner des affections plus graves comme la sinusite et l’asthme. Enfin, de nombreux patients atteints de rhinite à long terme pensent qu’ils n’ont aucune chance de trouver un traitement. Ils sont frustrés, souvent déprimés et abusent de médicaments tels que des décongestionnants qui risquent d’augmenter leurs symptômes.

LES TRAITEMENTS

Tous les patients, et en particulier ceux mentionnés précédemment, doivent savoir qu’il existe de nombreuses façons de traiter la rhinite allergique, à la fois sûres et efficaces.

LES TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES

Le traitement symptomatique vise à soulager les symptômes de la rhinite. Les allergologues utilisent principalement des antihistaminiques et des sprays nasaux stéroïdes, ou une combinaison de ceux-ci. Ceux-ci peuvent être extrêmement efficaces, utilisés pendant de longues périodes sans effets indésirables graves mais ne modifient pas le terrain allergique. Tant que le patient est exposé à l’allergène concerné, il peut avoir besoin de médicaments.
L’approche la plus importante est celle de l’immunothérapie allergénique spécifique. Elle est la seule façon pour le médecin d’intervenir sur le « malentendu immunologique » qu’est l’allergie et de guérir définitivement les symptômes allergiques. Elle est réalisée soit par injections sous-cutanées, soit par gouttes ou comprimés administrés par voie sublinguale.

APPROCHE NON PHARMACOLOGIQUE

Sans allergène, pas d’allergie. Par conséquent, si le patient pouvait éviter complètement l’allergène concerné, il n’aurait aucun symptôme allergique. Cependant, dans la plupart des cas, cela est utopique ; les allergènes sont partout autour de nous, beaucoup d’entre eux sont présents toute l’année tandis que d’autres (pollen) sont transportés par l’air. Il est prudent de faire le maximum pour diminuer son exposition, sachant, dans le même temps, que cette approche a des limites en termes d’efficacité.

Dans ce cas, les médecins proposent très souvent des irrigations nasales. Les irrigations nasales sont réalisées avec de l’eau, une solution saline normale ou des produits spécialisés à base d’eau de mer et sont incluses, en tant que traitement d’appoint, dans les directives de traitement de nombreuses affections nasales pathologiques telles que la rhinite allergique, la sinusite chronique, etc. De nombreuses études ont prouvé l’efficacité de cette approche, surtout lorsque des solutions hypertoniques (comme l’eau de mer) sont utilisées. Idéalement, celles-ci devraient avoir un pH physiologique afin de ne pas irriter et pouvoir être administrés par différents dispositifs, afin de délivrer le produit de manière appropriée à différentes populations (par exemple, nouveau-nés, enfants ou adultes).

Dernièrement, des recherches approfondies se sont concentrées sur la supplémentation de ces solutions avec des extraits naturels (et non des composés chimiques) qui peuvent avoir un effet supplémentaire sur l’inflammation allergique. Des extraits d’algues comme Undaria pinnatifida et la Spirulina platensis dans de nombreux modèles ont montré, entre autres, des effets sur les symptômes allergiques et leurs mécanismes, ce qui montre qu’ils potentialisent l’effet thérapeutique des irrigations nasales.

EN RÉSUMÉ…

La rhinite allergique est une affection très courante, de plus en plus fréquente et pourtant sous-estimée. Elle a un impact sur la qualité de vie et peut conduire à des affections plus graves telles que l’asthme. Heureusement, il existe de nombreuses façons de traiter la rhinite allergique : l’immunothérapie est très importante car elle peut avoir un effet à vie. L’irrigation nasale, d’autre part, est une approche non pharmacologique ayant un effet significatif et un avenir prometteur.

Dr.Dimitris Mitsias MD, PhD
Allergologue spécialisé (enfants et adultes)
dmitsias@yahoo.com
www.mitsias-allergy.gr

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Ecrit OCT. 10, 2018